Linkedin, terrain de jeu de nombreux services de renseignement

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  • Publié le 29/09/2023
  • Mis à jour le 14/02/2025
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Léo a 30 ans, Leïla 52. Lui est cadre supérieur de la fonction publique tandis
qu’elle occupe un poste de cheffe de projet dans une start-up française
spécialisée dans les nanotechnologies.

Ils ne se sont jamais rencontrés, ne vivent pas dans la même ville, ne côtoient pas les mêmes cercles, ne fréquentent pas les mêmes lieux, n’ont pas les mêmes centres d’intérêts. Bref, ils semblent ne rien avoir en commun.
Pourtant, tous les deux ont été ciblés par un service de renseignement via le même message reçu sur LinkedIn.

2 personnes consultant un message sur leur compte Linkedin
DGSI

En effet, Léo et Leïla font partie des milliers de Français - agents de la fonction publique, personnels parlementaires, professionnels des milieux de la recherche, de l’innovation, du commerce, doctorants, etc … - ciblés par des services de renseignement étrangers sur le réseau social professionnel LinkedIn.
Pour la première fois révélé en 2018 (article du Figaro du 22/10/2018), ce type d’approche, loin d’avoir cessé, continue d’être largement utilisé.


En l’espèce, les Français ciblés par ces campagnes reçoivent via LinkedIn un message émanant d’un individu se présentant comme le représentant d’un think tank, d’un cabinet de chasseur de tête ou encore d’un cabinet de conseil. Il les invite à échanger sur Skype (en audio seulement) ou sur WhatsApp pour préciser ses attentes.


Leur interlocuteur explique ainsi être à la recherche d’experts susceptibles de rédiger des notes d’analyse et/ou de participer à des tables rondes pour le compte de clients tiers, dont l’identité n’est en règle générale pas dévoilée. Le domaine d’expertise recherché reste, le plus souvent, assez vague – relations internationales, relations commerciales, géopolitique, étude de marchés – et les rémunérations proposées fort alléchantes – plusieurs centaines d’euros pour des notes de 4 à 5 pages.

 

Personne envoyant des documents et notes à son contact Linkedin en échange de rémunération
DGSI

Une fois la cible appâtée, ses interlocuteurs – des espions sous couverture – vantent la qualité de sa production et de son expertise. Flattée et séduite par cet argent facile, la cible poursuit la coopération et se voit, à chaque nouvelle commande, adresser des demandes toujours plus précises.


Les espions l’invitent à préciser certains points, à sourcer ses informations (informations recueillies personnellement ou auprès de tiers sachant), exigeant des informations de plus en plus sensibles sous peine de cesser le partenariat. Il l’incite fortement à solliciter le concours de membres de son réseau personnel ou professionnel évoluant dans le même champ d’expertise et à se procurer des informations « à forte valeur », comprendre ici confidentielles ou classifiées. Pris dans cet engrenage,
la cible en arrive peu à peu à vendre des informations sensibles, voire secrètes, et prend alors le risque de se compromettre.

 

Une personne submergée par les documents qu'elle doit fournir
DGSI

Si vous pensez avoir reçu un tel message, il est donc essentiel que vous le signaliez à la DGSI.
Insidieuses et massives, ces campagnes ne pourront être entravées sans la vigilance de tous.
Les espions ne manquent ni d’imagination ni de moyens. Ils changent régulièrement de noms (pseudonymes) et de sociétés (crées le plus souvent pour l’occasion).

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