- Mis à jour le 26/11/2024
- Actualité
- Publié le 07/09/2023
La radicalisation jihadiste est le fruit d’une conjonction de facteurs qui ne sont pas identiques d’un individu à l’autre. Toutefois, il est indispensable de déterminer des signes objectifs qui doivent alerter l’entourage sur un processus potentiellement engagé.
Pris isolément, aucun des changements de comportement ne signifie forcément une radicalisation en cours. C’est pourquoi il est essentiel d’échanger avec des professionnels qui sauront faire le lien entre les comportements constatés et alerter sur les points d’attention et d’évolution à surveiller.
Le numéro vert du Centre National d’Assistance et de Prévention de la Radicalisation (plateforme UCLAT au sein de la DGSI) répond à cet objectif :
0 800 005 696.
Pas de profil unique mais des caractéristiques communes
On observe que les personnes qui adhèrent à une idéologie radicale présentent souvent des similitudes de parcours: famille défaillante, difficultés sociales, échec scolaire ou professionnel, ressentiment, relations négatives, antécédents de délinquance… En s’intéressant au discours radical, elles espèrent souvent trouver une place dans leur nouvelle communauté qui leur promet une appartenance à un groupe et une forme de «réparation», en échange de leur engagement. Toutefois, des personnes insérées socialement peuvent également basculer dans la radicalisation.
Un processus de radicalisation complexe
Identifier un tel processus n’est pas toujours évident. Les réseaux de recrutement, virtuels ou physiques, encouragent leurs membres à dissimuler leurs actions pour ne pas éveiller les soupçons et échapper à la surveillance de leurs proches et des services spécialisés. Par ailleurs, un signe peut toujours être interprété différemment d’une personne à une autre selon son histoire, sa culture, sa pratique religieuse, ses craintes ou ressentiments.
Un ensemble d’indices qui doivent interroger
Le processus de radicalisation ne peut être caractérisé que par un faisceau d’indices en tenant compte du contexte dans lequel la personne évolue.
Les seuls indicateurs ayant trait aux changements d’apparence physique ou vestimentaire ou aux modifications des habitudes alimentaires ne sauraient, pris isolément, caractériser un processus de radicalisation.
- La rupture avec l’environnement quotidien est l’un des signes essentiels du processus de radicalisation. L’individu modifie plus ou moins brutalement ses habitudes, se replie sur lui-même, cesse de voir ses amis, ses collègues de travail, voire ses proches pour se consacrer à une relation exclusive avec un groupe, un individu charismatique et sa «nouvelle mission». Il peut devenir agressif ou hostile à ses précédentes affinités et avec ses anciennes relations.
- La personne radicalisée aura fréquemment tendance à répéter de façon stéréotypée la rhétorique radicale et propagandiste que des recruteurs lui inculquent. Son approche très communautariste l’incitera progressivement à se séparer du reste de la société, à parfois s’enfermer dans une pratique hyper ritualiste, à rejeter la société dite occidentale, la République laïque. Elle relaiera souvent un discours victimiste voire complotiste qui légitime la violence comme réponse, pourra s’adonner à un prosélytisme déplacé et tenir en public ou en privé des propos apologétiques du terrorisme. Il faut être particulièrement attentif aux discours violents ou menaçants, notamment ceux à l’encontre d’autres groupes religieux, politiques, philosophiques ou ethniques.
- L’usage inhabituel des outils digitaux doit également attirer l’attention: changements réguliers de puces téléphoniques, comptes sur les réseaux sociaux fermés puis rouverts sous de nouvelles identités connotées, ou des consultations compulsives de sites radicaux…
- L’évolution est souvent cachée et nécessite la vigilance des proches ayant constaté l’un des signes de radicalisation; à l’inverse certains décident de s’exprimer librement et tentent de convertir ou de radicaliser leur entourage qui pourra alors soutenir leur démarche.
- Les individus les plus fragiles et influençables sont les premiers touchés par le phénomène de la radicalisation, surtout lorsqu’ils sont en situation d’instabilité, de recherche d’une reconnaissance identitaire, affective et de valorisation. Les recruteurs l’ont bien compris.
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